Si les achats en ligne augmentent à court terme, les problèmes de la chaîne d’approvisionnement et l’incertitude de la demande des consommateurs pourraient freiner les perspectives du commerce électronique sur cette année 2020 dans le monde entier et particulièrement en France.

Stimulation du ecommerce suite à l’épidémie du Covid19

L’hypothèse selon laquelle le coronavirus (COVID19), la distanciation sociale et le fait de rester chez soi vont stimuler le commerce électronique est largement répandue parmi les experts en marketing numérique. Cependant, les premières conclusions suggèrent que la réalité sera un peu plus compliquée.

Les premières preuves de l’augmentation des ventes en ligne. Les données préliminaires de Quantum Metric montrent que le commerce électronique associé à certains commerçants en ligne et hors ligne a connu une augmentation moyenne des recettes de 52 % cette dernière semaine (2èeme semaine de mars 2020) et une augmentation de 8,8 % des taux de conversion en ligne par rapport à l’année précédente. Ces conclusions sont basées sur plus de 7 milliards de visites de sites web et mobiles de détaillants entre le 1er janvier et le 15 Mars 2020.

Cette année, le commerce électronique devrait atteindre 12 % des ventes totales ou plus, selon la façon dont le virus et son impact sur l’économie se manifestent.

La pression sur le commerce électronique aussi. Selon un scénario optimiste, les consommateurs déplaceront de plus en plus leurs achats en ligne en évitant les lieux publics, Amazon, les services de livraison et les divisions en ligne des grands détaillants (par exemple, Target, Walmart) en étant les principaux bénéficiaires. En effet, le trafic piétonnier dans les centres commerciaux est en baisse comme en centre ville. Toutefois, les problèmes de la chaîne d’approvisionnement, les pénuries de produits et la baisse potentielle de la demande des consommateurs pourraient également freiner la croissance du commerce électronique – si l’économie vacille ou entre en récession.

Perspectives mitigées et incertitude chez les ecommerçant. Une enquête menée par Digital Commerce 360 auprès de 304 détaillants révèle une grande confusion, de l’incertitude et des perspectives très mitigées chez les détaillants. Une minorité non négligeable (38 %) s’attend à ce que les ventes du commerce électronique augmentent quelque peu ou de manière significative en raison du virus. Toutefois, la majorité d’entre eux prévoient que leurs ventes en ligne resteront stables ou diminueront

Dans le cas contraire, l’enquête exprime les préoccupations des ecommerçant concernant la chaîne d’approvisionnement et la demande des consommateurs. Interrogés sur les mesures qu’ils prennent pour lutter contre le coronavirus (covid19), 20 % ont déclaré qu’ils “prenaient des mesures énergiques”, 44 % ont déclaré qu’ils “prenaient des mesures” et que d’autres mesures étaient à venir, et les 36 % restants ont adopté une approche “attentiste”.

Pourquoi nous nous en préoccupons. Dans un rapport récent, Nielsen a prévu une croissance significative des “ménages omnicanaux” aux États-Unis au cours des cinq prochaines années. Alors que les détaillants voient souvent le monde à travers une lentille bifurquée (en ligne contre hors ligne), les consommateurs sont “omnicanaux” depuis longtemps : ils utilisent l’internet pour prendre des décisions d’achat hors ligne. Aujourd’hui, ils se soucient généralement moins du canal spécifique – bien qu’ils préfèrent les retours locaux – que de la commodité, du prix et du service.

Nous devrons attendre de voir quel choc le coronavirus provoquera sur l’économie, mais ce n’est pas le moment d’hésiter ou d’attendre. Les détaillants devront utiliser et exploiter tous leurs atouts pour stimuler et soutenir la demande des consommateurs – ce qui implique de maintenir, voire de renforcer, les efforts de marketing numérique dans un avenir proche.

Ecommerce, comment réagir face au coronavirus ?

Déterminer comment organiser la livraison et garder les articles en stock ne sont que deux points sur la liste des choses à faire pour tout shop en ligne alors que l’épidémie de coronavirus se poursuit.

Quelles autres mesures votre marque de commerce électronique doit-elle prendre pour prospérer malgré l’interruption liée au COVID-19 ?

Alors que les dépenses publicitaires globales sont en baisse, les dépenses publicitaires à la télévision pourraient connaître une hausse. Étant donné que de plus en plus de consommateurs restent à la maison pour travailler et que la couverture du coronavirus reste élevée sur leur télévision, il pourrait être judicieux de consacrer une plus grande partie de votre budget publicitaire aux plateformes vidéo comme la télévision et même YouTube (Grâce à google Ads).

Comme nous le savons, la transparence est l’une des caractéristiques les plus importantes que les consommateurs d’aujourd’hui apprécient. En ce qui concerne le coronavirus, le fait de répondre de manière proactive aux frustrations et aux craintes des clients (par exemple, les retards de livraison, les ruptures de stock, la propreté de votre entrepôt), soutiendra la réputation de votre marque et encouragera la fidélité des clients.

Parlez aux consommateurs des protections contre les coronavirus que vous mettez en place. En outre, envisagez de fournir à vos agents une formation supplémentaire pour qu’ils puissent traiter les demandes de renseignements avec la sensibilité appropriée.

En outre, assurez-vous que vos différents publicités sont à la hauteur des événements et n’omettent aucun détails. Les téléchargements d’applications (en particulier d’applications d’actualités) peuvent augmenter car les gens passent de plus en plus de temps à la maison. En plus des applications de diffusion mentionnées précédemment, les téléchargements d’applications en général ont augmenté en raison des coronavirus. En Chine, les téléchargements d’applications au cours des deux premières semaines de février ont été 40 % plus élevés que la moyenne de l’ensemble de l’année 2019.